[3 septembre]

La petite ville de Bourg ô Point vit arriver, en cet après-midi du 3 septembre, un étrange couple apparu de nulle part. Le plus grand des deux personnages était un garçon qui devait à peine être sorti du lycée, la seconde une fille, plus jeune, qui semblait grelotter dans la tunique de lin à manches courtes et aux broderies colorées qu'elle ramenait de Cancun. Ils avaient tous les deux la peau foncée, le garçon version chocolat, la fille plutôt café-au-lait mais, aussi étrange que cela puissent paraître, ils avaient aussi tous les deux les mêmes cheveux longs, raides et d'un blond banane pelée qui ressortaient, comme s'ils émettaient leur propre lumière. Et il y avait autre chose qui unissait les deux jeunes gens, en plus de leur ressemblance frappante : ils étaient tous les deux incroyablement beaux, bien faits, d'une beauté qui pouvait difficilement laisser indifférent, et ce malgré leur jeune âge.

"Bon, c'est bien ici", fit le garçon. "Je n'étais pas sûr de réussir à transplaner, je n'avais un souvenir que très vague de l'endroit."

"Mais tu as réussi.", lui fit remarquer sa soeur avec un sourire, en claquant des dents.

Tristan, puisque c'était son nom, remarqua enfin qu'elle semblait gelée (c'était de sa faute, aussi, elle avait gardé ses atours mexicains, le climat n'était pas le même), et fouilla donc dans le coffre qu'ils avaient avec eux pour lui trouver une cape correcte, qu'elle enfila avec soulagement.

"Allez, en route, mauvaise troupe", lança-t-il à la jeune fille une fois qu'il fut certain qu'elle était bien couverte "le château est par là."

L'autre haussa les épaules en levant les yeux au ciel, faisant comprendre qu'on pouvait de toutes façons difficilement le rater. Elle était en retard pour sa rentrée scolaire, et ne tenait pas particulièrement à se faire remarquer plus que ça, et elle suivit donc son frère, qui faisait tranquillement léviter la malle de la fillette devant lui, en direction du bâtiment.

Antoine d'Harcours apparut en plein centre de Bourg ö Point, la mine austère, le regard d'un bleu plus clair que nature mais aussi plus froid que jamais. Il portait une lourde cape en velours brodé noir et tenait par l'épaule un jeune garçon habillait de façon plus décontracté ce qui lui valut une nouvelle fois un regard haineux de la part de son paternel.
Le transplanage fini, l'homme ôta aussitôt sa main de l'épaule de son fils, comme ci celui ci portait sur lui une étrange maladie. Il s'avança dans la grande rue, sa cape voltigeant dans son dos et prononça d'une voix glaciale un ordre à l'intention du jeune homme :

- Venez fils ! Dépêchons nous je n'ai pas que ça à faire !

Le jeune homme haussa les épaules, enfonça les mains dans ses poches, et suivi son père.
Son indifférence quand à la froideur de son père n'avait d'égal que sa curiosité par rapport à Bourg ö Point.
Enfin, il allait quitter cet homme! Enfin, il allait apprendre la magie correctement! Il y avait tellement de chose qu'il ne soupçonnait même pas, tout un nouvel univers à découvrir!

Son regard se perdit sur le chateau, encore bien trop loin à son goût.

Antoine regarda son enfant et son regard froid rrevient bien vite se placer sur l'horizon :

- Vous avez interêt à me faire honneur et non pas a gir comme le petit délinquant que vous êtes Guillaume ... Je vous préviens que je ne tolèrerais en aucun cas une lettre m'informant que vous avez commis tel ou tel désastre dans ce château et encore moins votre renvoie ! Est ce que je me suis assez clair ?!

Il avait parlé d'un ton sec et pesant attendant consciement la réponse de son fils.
Ils marchaient tous deux à vive allures autant impatient l'un que l'autre de se quitter semble t'il.

Guillaume ne prit même pas la peine de regarder son père pour lui répondre.

- N'ayez aucune crainte père, je n'aie, pour ma part, aucune envie de réintégrer la demeure familiale. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser que je resterais à l'école aussi longtemps que je le pourrais.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée, Guillaume poursuivi son chemin et passa les grandes portes, sans même un regard en arrière...

Au milieu de la place principale de Bourg-ô-Point, deux personnes apparurent dans un claquement sonore.

Une femme ayant dépassé la quarantaine, foulard sur la tête, les yeux désorientés, et un jeune garçon qui, pour avoir hérité des yeux miel doré de la femme, ne pouvait être que son fils.
Il le confirma, l'air surexcité:

"Ow ow ow Man comment tié forte quand même, t'as transplané quen même! Chavais pas! On est où la?"

La femme ressera son foulard sur sa tête et mit une calotte au garçon.

" Oh maaaaaaaan arrête ti m'fous la te-hooon"
"Ti-toi ou ju tu mets la baffe, ju sais pas on est ou, ti demandes."

Jamel, c'était son nom, se gratta la tête.

"C'est pas un château tan truc là?"
"Ju sais pas"
"Viens on va là-bas j'crois c'est ça. Ou alors si tu veux c'est bon ti pars mainteneent et moi j'me débrouille"
"Dis que ju tu fi honte man-tenant, ci ça?"
"Mais noon, maaan" protesta le garçon.



Ce qui ne l'empêcha pas de se manger une deuxième calotte.
Il entraîna sa mère en direction du château qu'on voyait au loin.

L'après midi prennait fin, et tous les élèves étaient conviés au repas dans le refectoire

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